Malgré le fait qu’il n’y ait pas eu de rationnement obligatoire lors de la Première Guerre Mondiale, l’inflation du coût de certaines denrées alimentaires obligea la population et le gouvernement à trouver des solutions pour atténuer les effets de ce conflit interminable. Dans cette optique, les gouvernements des États-Unis et du Canada, entre autres, firent la promotion des potagers domestiques afin d’augmenter la production d’aliments frais et ainsi réduire les effets de la hausse vertigineuse des prix de la nourriture. En Amérique du Nord, on estime que plus de 5 millions de potagers, ou jardins de la Liberté, ont été aménagés entre 1917 et 1919.
Lors de la Seconde Guerre Mondiale, des mesures gouvernementales furent prises pour outiller les citoyens dans la réalisation de jardins de la victoire, de même que dans la transformation et la conservation des produits récoltés afin d’éviter le gaspillage. Ainsi, pendant les deux Grandes Guerres, cultiver son jardin est devenu un geste patriotique profondément valorisant. Que ce soit dans un parc, une cour d’école, dans la cour arrière et même dans la cour avant des résidences, tous les endroits étaient à considérer pour y faire un potager.
La création d’un Jardin de la victoire devant le Centre des arts populaires de Nicolet se veut le reflet de l’effort de guerre des gens d’ici, sur le continent, pour qui l’insécurité alimentaire fut un enjeu quotidien. Le jardin permettra de faire la démonstration qu’à travers les deux Grandes Guerres jusqu’à aujourd’hui, nous pouvons faire une différence en cultivant et en transformant des fruits et légumes.
Jacinthe Dubé,
Formatrice en jardin scolaire